vendredi 2 septembre 2011

26. Trois livres, Serge Pey, deux libraires, une revue, quelques chansons, un journal de bord et basta !





1. Le dernier stade de la soif de Frederick Exley (Monsieur Toussaint Louverture).
2. Agnus regni par Fréderic Sounac Délit Editions qui édite également SERGE PEY                   (video)
                                            

Serge Pey




3. LEO NEMO L'ETERNITE ROMAN.


Deux libraires :
1. A Mont-de-Marsan : La librairie Caractères.
2. A Pornic : La librairie  Les Vents m'ont dit.


Une revue :
Gruppen
Quelques chansons...


Quelques chansons : à suivre  


                                                
Marc Servera : Le métier d'homme




                                    
                                                           
                                                                     Jacques Bertin    
                                          


                                                                     Allain Leprest
Le 17 septembre 2011, on annonce la mort de Caura  Vaucaire


26 septembre 2011, quand la chanson défiait le pouvoir (conférence de Robert Darnton avec Hélène Delavault et Claude Pavy à la B.N.F.)
Le 28 septembre, Péguy chez Assouline et sur le web, où Pierre Assouline nous apprend qu'il va faire paraître un autodictionnaire Proust...
Le 4 octobre 2011 : Marc ROBINE Le pieu
Le 5 octobre 2011 : Au début les roses sont roses, puis les roses ne sont plus roses, à la fin les roses sont roses. Le chemin se construit en cheminant... Par exemple, la page ou le chapitre 34 de LEO NEMO L'ETERNITE ROMAN. Leo Artaud, La Cuisine.
Le 6 octobre, où l'on apprend la mort de Steve Jobs. L'amour est enfant de bohême.
Le 7 octobre, aimer en restant libre est le but de l'existence humaine. Marc Servera, Folklores indigo.
Le 8 octobre, où "les grandes équipes ne meurent jamais"
(‎"Les grandes équipes ne meurent jamais" 
Wilson Whineray, pilier et capitaine All Black, après une défaite de son équipe en 1961) et/ou "je sais pas vraiment pourquoi mais ça fait toujours autant de bien de bouter l'Anglois". C'est magnifique...

9 octobre 2011, on fête les 59 ans de Jean-Jacques Bonfiglio, le premier narrateur de LEO NEMO L'ETERNITE ROMAN, mort depuis 8 ans, se suicidant dans un hôtel niçois, le 11 juillet 2003. John Winston Lennon, lui, naît le 9 octobre 1940 à la maternité-hôpital d'Oxford Street, à Liverpool, pendant un raid de l'aviation allemande, en pleine période du Blitz. Il est le fils d'Alfred « Fred » Lennon et de Julia Stanley. Pour se rendre à l'hôpital où il vient de naître, sa tante Mary « Mimi » Elizabeth est obligée de traverser la ville, de nuit, en se guidant à la lumière des explosions...

C'est donc le 9 octobre 1952, sept ans après la fin du deuxième désastre mondial du XX e tome de l'histoire humaine après Jésus Christ, 12 ans jour pour jour après l'expulsion à l'air libre de John Lennon, qu'apparaît Jean-Jacques Bonfiglio, il survient le premier, bientôt suivi par son frère jumeau Jean-François.
Le 9 octobre 1978, Jean-Jacques, pendant la dernière année de ses études médicales, il exerce une fonction d'interne à l'hôpital civil de Fort de France en Martinique, alors qu'il s'apprête à prendre son petit déjeuner, apprend la mort de Jacques Brel, survenue le jour même, à l'hôpital franco-musulman de Bobigny, des suites d'un cancer du poumon. 
Le 10 octobre 2011, où l'on découvre qu'une élection, comme un match de rugby se gagne au centre.
Le 11 octobre 2011, où le roman se poursuit à Istanbul grâce à Orhan Pamuk et s'intéresse à Nabokov (sacré Vladimir).Le 12 octobre, où le roman continue à s'écrire et où l'on se souvient de l'odeur de la terre.
Le 13 octobre 2011 où le voyage jusqu'au bout de la lumière se poursuit, avec Flaubert, en route vers l'Orient. Quant à moi, écrit-il d'Istanbul à Louis Bouilhet, deux jours après son arrivée, le 14 novembre 1850, quant à moi, littérairement parlant, je ne sais où j'en suis. Je me sens quelquefois anéanti (le mot est faible); d'autres fois le style limbique ( à l'état de limbe et de fluide impondérable) passe et circule en moi avec des chaleurs enivrantes. Puis ça retombe... 
Je prends des nouvelles de Georges Moustaki et le temps de vivre.
Le 14 octobre 2011, crochet par Paris & la Nouvelle-Zélande, anniversaire de


                                                                                                                              Cécile Delalandre (votez pour elle) 




                                                                & de Katherine Mansfield " Je me demande pourquoi il est si, si difficile d'être humble. Je ne crois pas être un bon écrivain ; je me rends compte de mes défauts mieux que n'importe qui ne pourrait le faire. Je sais exactement en quoi je ne réussis pas. Et pourtant, lorsque j'ai achevé un récit et avant d'en commencer un autre, je me surprends à faire la roue",
 quelques videos de Boby (Lapointe).
Le 15 octobre 2011, une chanson émouvante de Leni Escudero, un miracle français, quelques moutons râleurs et une chanson de Bourvil.




Le 16 octobre 2011, où je me souviens d' Orphée  de Jean Cocteau et j'écoute quelques chansons d'Ysabelle Voscaroudis


Le 17 octobre  2011, ou "Qui ne saute pas n'est pas HOL-LAN-DAIS". Sur Europe 1, une parole historique de  Pierre Benichou,l'immortel auteur (ça sent le gag ou l'arnaque) de la musique de Misère : "Brassens, c'est l'idole des cons" !
Le 18 octobre 2011 où je me souviens que Bob Dylan aura été pressenti pour le Nobel de littérature 2011, ce qui aurait certainement réjoui Pierre Seghers et que ce prix sera finalement revenu au poète suédois Tomas Tranströmer. Le 19 octobre 2011, naissances et renaissance.... Le 20 octobre, mort atroce d'un tyran... où il se confirme que je ne garde rien. Le 21 octobre 2011 se retrouve ici.
Le 15 novembre 2011, où il appert que le 1, premier UN aura eu lieu ce jour là, Premier Jour de la Création, et que le deuxième UN va se retrouver au message 2. Le 10 décembre 2011, décidément, il y a le jour, la nuit, le jour et la nuit.


Le 12 décembre 2012
Le 13 décembre 2012
Le 14 décembre 2012
Le 15 décembre 2012
Le 16 décembre 2012
 Le 17 décembre 2012                                  
Le 18 décembre 2012
Le 19 décembre 2012 
Le 20 décembre 2012Revenir au message 2.http://www.youtube.com/watch?v=PVz4e0cLZew

samedi 30 avril 2011

25. Et si tout recommençait par des chansons ?


On dit qu'en France tout finit par des chansons. Pour moi la chanson n'est pas un art mineur, forme moderne de la poésie, elle fait partie de la littérature. Comme j'ai très vite aimé ce tendre anarchiste, qu'il fait l'objet d'une exposition remarquable à la Cité de la Musique à Paris, à l'occasion du trentième anniversaire de la disparition de son enveloppe corporelle, comme c'est aujourd'hui le premier mai, que sera revenu le temps du muguet et celui des cerises, je choisis d'évoquer d'abord Georges Brassens.


L'entretien Brassens-Brel-Ferré. C'est par l'écoute de ce document audio intégral sur Dailymotion que je vous propose de commencer ce parcours dans la vie et l'oeuvre de Georges Brassens, à travers les (très nombreux) sites de la toile qui les évoquent.
En prenant le temps de les parcourir un à un, je vous propose de rajouter ici au fil de la semaine à venir un site par jour. Toute suggestion de votre part est la bienvenue.
                             
                                   Marcel Amont chante Le Chapeau de Mireille
 Ecoute gratuite (deezer).
Une autre chanson de Georges chantée par un autre de ses amis :
                                
 L'association PASSAGE a créé un site qui se veut un point de rencontre entre tous ceux dans le monde qui souhaitent que l'oeuvre de Georges Brassens soit mieux connue et reconnue hors de la francophonie.

"Défense de déposer de la musique au pied de mes vers !". Georges Brassens est l'un de ceux qui n'auront pas respecté l'interdit de Victor Hugo, en mettant en musique son poème "Gastibelsa"(L'Homme à la carabine)- pièce XXII du recueil "Les rayons et les ombres" (1837)
                                 
Brassens : analyse des textes de ses chansons. Tous derrière, et lui, devant :
                                   
Un entretien de Philippe Nemo (un pseudo décidément fort prisé...) avec Georges sur France Culture (sur le forum de ce site). Et un dialogue court et courtois entre Ferrat et Brassens sur l'engagement(video ina) 


                                  

Et en ce samedi 7 mai 2011, dédicace spéciale aux Verdunois, aux Verdunoises et à Marc Villemain, l'auteur du "Pourceau, le Diable et la Putain". Editions Quidam. 12 euros.


                                  

Et cet autre site intéressant avec biographie, discographie, paroles et videos des chansons classées par ordre alphabétique.
Charles Trénet et Georges.

Et puis, tiens, on va rester encore (au moins) une semaine dans la chanson, en explorant maintenant l'univers de Jacques Brel, en (re)commençant par une de ces dernières : "Les Marquises" (si vous lisez LEO NEMO L'ETERNITE ROMAN, ce qui est, par ailleurs, fortement conseillé, vous saurez pourquoi je (re)commence par celle-là...).

Jacques Brel aux Marquises (blog)

   
                                                                  Deezer (écoute gratuite)

Brel comédien...J'suis Peugeot...



Et maintenant (samedi 14 mai 2011) abordons le monde de Leo (Ferré) sur ou dans la Toile :



Site officiel (un peu tristounet...)


   


                                             

                                           

                                           






Un autre site. consacré à Léo Ferré


Pour élargir le champ de vos recherches à la chanson française voir le site de la B.N.F

Le 3 octobre 2011 : Un peu de Nougaro, un autre de mes chanteurs favoris, Paris MAI.
le 14 novembre 2011, où il s'avère que je t'aime et que de deux mots il faut choisir le mot Indre, un citation de ce cher  René Loir.
Le 9 décembre 2011, troisième anniversaire de la mort de 


Le 4 janvier 2012, publication de LEO NEMO L'ETERNITE ROMAN. LIVRE UN. Chapitre 4. Toi que voilà.



lundi 25 avril 2011

24. Pause pascale (2)

    
Le dimanche 13 novembre 2011, où le petit âne de D... poursuit son bonhomme de chemin... Et cet âne, rit ... surtout des siennes... il s'applique à devenir ce qu'il aura toujours été, il devient ce qu'il est depuis toujours.
Eh oui, le jeudi 8 décembre 2011, il se confirme en ce JOUR UN. 24. que celui qu'il aura été est et sera.


3 janvier 2012, je découvre un nouveau blog, très beau... Grâce au blog Fine stagione et ses voeux pour le nouvel an.
et propose LEO NEMO L'ETERNITE ROMAN. LIVRE UN. CHAPITRE 3. Une foi n'est pas coutume

vendredi 15 avril 2011

23. Pause PHILO

La suite sur le blog de S.K. (qui en tient deux autres tout aussi passionnants et riches ici)
Le 12 novembre 2011, où je me souviens que longtemps j'aurai rêvé que le 12 novembre  devienne la Journée Internationale du Bonheur.



                                            Le mercredi 7 décembre est le JOUR UN. 23.
Le 2 janvier 2012, LEO NEMO L'ETERNITE ROMAN. LIVRE UN. Chapitre 2. Le train où vont les choses.

samedi 9 avril 2011

22. Alice au Pays de la Toile.

  


Un dossier Lewis Carroll (dans la Revue des Ressources).
Alice au cinéma (de Disney à Disney)
video(s)
Le vendredi 11 novembre 2011 où nous nous attendons, d'un moment à l'autre à passer de l'autre côté... Et à 11 H 11, une pensée pour Pierre (Desproges).



Mardi (DI.UN.22 ou 6 décembre 2011), ça y est, nous y sommes, vraiment, de l'autre côté du miroir, sur l'autre rive, d'où nous voyons bien cependant, l'autre rive, qui est la même...
Le 1er janvier 2012, après la mise en ligne du prologue/épilogue de LEO NEMO L'ETERNITE ROMAN, intitulé ANNA O. LEO NEMO ou L'OR DU TEMPS, en 11 chapitres du 21.12. 2011 au 31.12. 2011., je profite d'un arrêt de travail pour maladie (une phlébite survenue le 19.12. 2011), pour mettre en ligne le début de LEO NEMO L'ETERNITE ROMAN. LIVRE UN. CHAPITRE 1. Gueule de bois-sans-soif. 

samedi 2 avril 2011

21. 2011 : Gallimard et Maurice Nadeau fêtent leur 100 ans.

Le 21 mai 2011,  j'aurai fêté mes 100 ans. Enfant de l'avant-guerre (14-18 celle qu'on préfère...), je n'aurai aperçu mon père que quelques instants, je me souviens, vaguement, de lui, son casque, au retour d'une permission, il repart, vers les tranchées, dont il ne revient pas... J'ai 5 ans, je suis orphelin, pupille de la nation, ma mère, illettrée, obligée de faire des ménages, veut me voir devenir instituteur pour lui apprendre à lire... Ce qui va arriver, (dès mon cours préparatoire je lui apprends à déchiffrer), et plus tard, pour bien d'autres personnes à qui et avec qui je vais apprendre à lire... A la fin de la guerre, la deuxième (39-45), comme le temps passe, rythmé, comme toujours au XXe tome, par la guerre (résistant, j'échappe de peu à la déportation), je me lance dans l'édition, après avoir été instituteur, normalien, et, pour une brève durée, professeur de lettres.
Trotskyste, peu enclin au profit immédiat,  plus passionné par la littérature en soi que par la révolution en elle-même, je deviens, peu à peu, après des débuts de journaliste et critique littéraire à Combat sous la houlette de Pascal Pia, un des éditeurs de la place de Paris qui comptent ( mais n'ont pas le sens du profit matèriel ), celui que tous les auteurs seront amenés à rencontrer sur le chemin de l'édition de leur livre quand tous les autres éditeurs auront fait la grimace et qui va  les voir (presque tous) repartir quand plus personne ne doute de leur talent.
Je continue à diriger ma maison d'édition et ma revue La Quinzaine littéraire dans laquelle je rédige toujours mon  Journal en public.
Quant à Gallimard, c'est un peu le contraire. Bien que cette vénérable institution fête comme Maurice, ses 100 ans,elle fait figure de contre-modèle de génie commerçant, sachant très souvent bien mieux repèrer les auteurs qui rapportent, à retardement...
Maurice Nadeau qui aura eu 100 ans le 21 mai 2011.
.
Une liste des auteurs découverts ou révélés par Maurice Nadeau
Robert Antelme, Arrabal, Roland Barthes, Georges Bataille, Samuel Beckett, Tahar Ben Jelloun, Walter Benjamin, Thomas Bernhard, Hector Bianciotti, Jorge Luis Borges, Louis-Ferdinand Céline, Chalamov, René Char, Cioran, Coetzee, Stig Dagerman, James Patrick Donleavy, Jean Douassot ( Fred Deux), Lawrence Durrel, Claire Etcherelli, Lawrence Ferlinghetti, Carlos Fuentes, Witold Gombrowicz, Louis Guilloux, John Hawkes, Michel Houellebecq, Henry James, Jack Kerouac, Arthur Koestler, Jean-Marie Gustave Le ClézioMichel Leiris , Malcolm Lowry, Janine Matillon, Mezz Mezzrow, Henri Michaux, Henry Miller, Edgar Morin, Pierre Notte, René de Obaldia,  Pier Paolo Pasolini, Octavio Paz, Georges Perec, Raymond Queneau, Angelo Rinaldi, David Rousset,  Nelly Sachs, Nathalie Sarraute, Bruno Schulz, Leonardo Sciascia, Claude Simon, Alexandre Soljenitsyne, Richard Wright.
Une liste (non exaustive) des auteurs recalés et récupérés (ou pas) par Gallimard : Louis -Ferdinand  Céline, Marcel Proust, Henri Michaux, Henry Miller, René Char, Maurice Blanchot, Julien Gracq, Nathalie Sarraute...
Antoine Gallimard (petit-fils de Gaston Gallimard, le fondateur des éditions du même nom).
Le 10 novembre 2011, où, après la pluie survient une étonnante clarté...
Le 5 décembre, un lundi, est le Di. UN. 21. Tout se précise. Enchanté & enchanteur.
Le 31 décembre 2011 : Meilleurs voeux !


samedi 26 mars 2011

20. MILAN KUNDERA. Vocation : romancier.


Je relis le court essai de Sartre "Qu'est-ce qu'écrire ?". Pas une fois il n'utilise les mots roman, romancier. Il ne parle que de l'écrivain de la prose. Distinction juste :
L'écrivain a des idées originales et une voix inimitable. Il peut se servir de n'importe quelle forme (roman compris) et tout ce qu'il écrit, étant marqué par sa pensée, porté par sa voix, fait partie de son oeuvre. Rousseau, Goethe, Chateaubriand, Gide, Camus, Malraux.
Le romancier ne fait pas grand cas de ses idées. Il est un découvreur qui, en tatônnant, s'efforce à dévoiler un aspect inconnu de l'existence. Il n'est pas fasciné par sa voix mais par une forme qu'il poursuit, et seules les formes qui répondent aux exigences de son rêve font partie de son oeuvre. Fielding, Sterne, Flaubert, Proust, Faulkner, Céline. L'écrivain s'inscrit sur la carte spirituelle de son temps, de sa nation, sur celle de l'histoire des idées. Le seul contexte où l'on peut saisir la valeur du roman est celui de l'histoire du roman. Le romancier n'a de compte à rendre à personne sauf à Cervantes. (Milan Kundera, L'Art du roman, 1986).


                               


Après 1948, pendant les années de la révolution communiste de mon pays natal, j'ai compris le rôle éminent que joue l'aveuglement lyrique au temps de la Terreur qui, pour moi, était l'époque où "le poète régnait avec le bourreau" (La vie est ailleurs). J'ai pensé alors à Maïakovski; pour la révolution russe, son génie avait été aussi indispensable que la police de Dzerjinski. Lyrisme, lyrisation font partie intégrante de ce qu'on appelle le monde totalitaire; ce monde, ce n'est pas le goulag, c'est le goulag dont les murs extèrieurs sont tapissés de vers et devant lesquels on danse.
Plus que la Terreur, la lyrisation de la Terreur fut pour moi un traumatisme. A jamais, j'ai été vacciné contre toutes les tentations lyriques. La seule chose que je désirais alors profondément, avidement, c'était un regard lucide et désabusé. Je l'ai trouvé enfin dans l'art du roman. C'est pourquoi être romancier fut pour moi plus que pratiquer un"genre littéraire" parmi d'autres; ce fut une attitude, une sagesse, une position; une position excluant toute identification à une politique, à une religion, à une idéologie, à une morale, à une collectivité; une non-identification consciente, opiniâtre, enragée, conçue non pas comme évasion ou passivité, mais comme résistance, défi, révolte; J'ai fini par avoir ces dialogues étranges : "Vous êtes communiste, monsieur Kundera ? - Non, je suis romancier." "Vous êtes dissident ? - Non, je suis romancier." Vous êtes de gauche ou de droite ? - Ni l'un ni l'autre. Je suis romancier." (Milan Kundera, Les testaments trahis, 1993).
                                               
                                  

(...) les mots "la fin de l'Histoire" n'ont jamais provoqué en moi ni angoisse, ni déplaisir. Comme il serait délicieux de l'oublier, celle qui a épuisé la sève de nos courtes vies pour l'asservir à se inutiles travaux, comme il serait beau d'oublier l'Histoire ! (La vie est ailleurs). Si elle doit finir (bien que je ne sache pas imaginer in concreto cette fin dont aiment parler les philosophes) qu'elle se dépêche ! Mais la même formule, "la fin de l'histoire", appliquée à l'art me serre le coeur. Cette fin, je ne sais que trop bien l'imaginer car la plus grand epartie de la production romanesque d'aujourd'hui est faite de roman hors de l'histoire du roman : confessions romancées, reportages romancés, règlements de compte romancés, autobiographies romancées, indiscrétions romancées, dénonciations romancées, leçons politiques romancées, agonies du mari romancées, agonies du père romancées, agonies de la mère romancées, déflorations romancées, accouchement romancés, romans ad infinitum, jusqu'à la fin des temps, sui ne disent rien de nouveau, n'ont aucune ambitions esthétique, n'apportent aucun changement ni à notre compréhension de l'homme ni à la forme romanesque, se ressemblent l'un l'autre, sont parfaitement consommables le matin, parfaitement jetables le soir. (Milan Kundera, Les testaments trahis, 1993)

                                 

                                                         150 citations. Voir également l'article de Didier Jacob. Et écouter l'émission Répliques (France Culture)
Le 9 novembre 2011 où l'on se souvient de la mort d'Yves Montand, où je participe au café-philo de Marc Alpozzo sur le thème de l'amitié, au Bar des Oiseaux, à Nice.
Le 4 décembre 2011, JOUR UN. 20 n'est pas un sombre dimanche...
                                
                                          Le site d'Erwens erwens
Le 30 décembre 2011